L’épigénétique c’est quoi?
L’épigénétique est un terme qui revient fréquemment.
Par définition c’est ce qui permet d’influer, de modifier l’expression des gènes sans pour autant modifier le gène en lui même. L’épigénétique peut activer ou mettre sous silence un gène en fonction des besoins du corps.
Imaginons qu’il s’agisse d’un souffle dans une forêt qui, à long terme, pourra potentiellement modifier la forme des arbres en modifiant sa structure par ses branches mais sans toucher à la forme même de son tronc 😊
Ce souffle transporte des milliers de messagers qui viendront donner le ton pour notre génération et celles à venir, toujours en fonction de la demande du corps.
Ces messagers ce sont les micro ARN.
Et le lait maternel est le fluide du corps qui contient le plus de ces messagers 😍
Les miARN
Il a été identifié 1195 miARN matures dans le lait maternel mais 5167 nouvelles espèces de miARN ont été prédites.
C’est à dire que le champ vaste de ces messagers demande encore à être exploré. D’ailleurs les études montrent qu’il n’est pas impossible que l’expression et le contenu des miARN changent en cours de lactation (au 4eme mois on observe un changement comparé au 2eme et 6eme mois par exemple). En résumé il semble que les messages sont adaptés à chaque étape de la lactation, elle-même régie en fonction de l’âge du bébé et donc de ses besoins.
De plus, plus le sein est drainé et plus le nombre de miARN augmente!
Au niveau de la glande mammaire
Ces messagers se trouvent dans la glande mammaire, dans les cellules du lait et des lipides, et se transmettent donc au bébé. Dans la glande mammaire il participe à son remodelage continu, au niveau tissulaire et cellulaire, mais aussi au développement du lait maternel et de sa composition *¹, permettant que la lactation soit toujours adaptée au bébé et/ou à l’enfant qui tète.
Au niveau du bébé
Les miARN sont enveloppés d’une sorte d’emballage protecteur *² qui permet d’éviter leur dégradation et améliore leur assimilation dans le métabolisme du bébé.
Et le bébé participe à cette assimilation grâce à un intestin moins acide et plus perméable que celui d’un adulte 😊
Ensuite ces miARN traversent la muqueuse intestinale et passe dans le plasma pour agir au cœur des besoins du bébé et sont donc actifs tôt dans la vie.
Ils iront donc moduler l’expression des gènes du bébé afin qu’il se developpe de la manière la plus personnelle possible correspondant à son “état des lieux métabolique”.
En gros ils seront les petits engrenages d’une grande machinerie, des petits éléments essentiels au fonctionnement de “l’horlogerie humaine”.
Mais que font il exactement, quels sont leurs rôles pour le bébé ?
L’importance de la gestation tient dans le développement du bébé mais nous savons désormais que l’allaitement participe à cette continuité de développement.
Et les miARN en font partie! Ils vont participer aux fonctions immunoprotectrices et developpementales que le lait maternel confère grâce à ses composés bioactifs, ses cellules épithéliales de la glande mammaire, ses cellules souches et ses cellules immunitaires notamment. Puisque le plus grand nombre des miARN se trouvent dans les cellules du lait et des lipides ensuite.
L’étude démontre les gènes cibles en fonction des miARN connus et prédit, et qui permet de démontrer leurs actions. On retrouvera donc ces miARN impliqués dans de nombreux processus biologiques essentiels *³. Et ces mêmes gènes cibles sont eux même impliqués dans diverses maladies infectieuses et notamment d’origine bactérienne. Mais aussi dans Le transport des molécules (protéines pour la plupart), l’assimilation des graisses, et impliqués dans la synthèse des récepteurs des facteurs de croissance (qui participe à la croissance cellulaire entres autres).
Le lait maternel humain est le seul à contenir des miARN ?
Et non le lait de vache aussi, et les miARN survivent à des conditions extrêmes dont la pasteurisation. Ainsi les miARN contenus dans les PCN (Préparation Commerciale pour Nourrisson) transitent aussi jusqu’à l’intestin du bébé et passe la barrière plasmatique pour potentiellement modifier l’expression des gènes humains.
La connaissance des miARN étant encore sous évaluée et sous exploitée, on ne peut encore dire si l’impact des miARN bovins sur le nourrisson peut avoir également un impact sur l’expression des gènes humains.
Bien évidemment les PCN permettent de sauver de nombreuses vies en se substituant au lait maternel quand l’allaitement n’est pas possible.
Ceci dit il y a encore de trop nombreux allaitements non commencés par manque de choix: à cause un démarrage douloureux, stressant et/ou de mauvais conseils.
Et il y a encore bien trop de sous entendus explicites affirmant que les PCN ont les mêmes bénéfices que le lait maternel. Bien trop mis en avant alors que c’est le soutien de la mère et de son allaitement qui devrait être prioritaires.
Étude : https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0152610
*¹ synthèse des graisses et du lactose notamment, participe au contrôle des récepteurs de l’hormone de croissance et de l’insuline, mais aussi joue un rôle dans les récepteurs des œstrogènes
*² exosomes mais aussi les cellules du lait et les lipides aiderait au transport et à l’assimilation de ces miARN
*³ mort cellulaire (apoptose), de la communication de cellules à cellules, l’adhésion cellulaire, le transport des peptides, développement du système nerveux et immunitaire et les processus metaboliques.
Marina Boudey conseillère en allaitement Lact’essence, en présentiel dans en Ardèche et en visio quel que soit votre lieu de vie.