Allaitement abîme les seins: L’allaitement déforme t-il la poitrine?

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La question de l’apparence est souvent une question récurrente concernant l’allaitement.
“L’allaitement va déformer les seins” , “ne me dites pas que l’allaitement ne fait pas tomber les seins” ,”j’ai vu l’état de mes seins après un allaitement / vu ceux d’une copine après son  allaitement”….” voilà pléthore d’affirmations qui sont entendues et qui impactent négativement les décisions d’allaitement.

D’ailleurs, une étude publiée en 2021 portant sur l’image corporelle liée à l’allaitement a démontré que la question des seins qui tombent/se déforment, est au cœur des préoccupations. En effet, les 3 thèmes ressortant de cette étude était la prise de poids, les seins tombants et l’augmentation de la taille de l’abdomen liés à l’allaitement.
L’étude est disponible ici 👇

https://internationalbreastfeedingjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13006-021-00421-0

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L’anatomie du sein lactant

Alors regardons l’anatomie de nos seins de plus près

Le sein est composé, en externe de peau et en interne, de muscles sous pectoraux, de graisse, de glande mammaire et de tout un réseau de ligaments, nerfs et système veineux. Les lobes qui abritent donc toute cette machinerie permettant de créer le lait maternel, ont été compatibilisés au nombre de 9 en moyenne [ étude de Ramsay and all] (la fourchette étant de 4 à 18).

La glande mammaire n’est absolument pas ce qui compose la majorité du sein comme montré dans cette image.

En réalité il s’agit de petits amas enchevêtrés les uns aux autres et assez proche de la base du sein en majorité. Mais surtout des amas enchevêtrés et disparates. La majorité du sein est composée de graisse (tissus adipeux) et de peau. Et ce qui soutient tout ça: le tissu conjonctif.

Pourquoi croit on que l’allaitement déforme les seins?

Par la production de lait peut-être ?
Mais combien un sein produit-il de lait?

En moyenne le lait est produit en fonction des besoins du bébé. Chaque sein produit indépendamment de l’autre. C’est à dire que, pour un bébé de 4/5 mois, les 2 seins peuvent par exemple, produire  912 à 950 ml par 24h (selon le tableau de Hartmann). Mais un sein pouvant produire approximativement 110ml et l’autre 805ml, tandis que pour un autre femme ça pourra être de l’ordre de 340ml et 610ml pour chaque sein (ces données sont à titre d’exemple, les données pouvant varier d’une femme à l’autre, d’un sein à l’autre).

Ça vous paraît énorme? Alors divisons ça aux nombre de tétées en moyenne sur 24h, de 8 à 12 (chiffres constatés mais n’ayant pas de justification scientifique).
950ml/8 = 118, 75 et 950ml/12= 79,16.

Donc potentiellement, à chaque tétée,  les 2 seins produisent respectivement entre 119 et 80ml de lait (ces données sont toujours données à titre indicatif vis à vis de l’exemple pris ci-dessus).

Ces variations de production ne sont absolument pas significatives pour justifier d’un relâchement des tissus du sein qui amènerait à long terme à des ptôses mammaires/seins tombants.

Pourquoi les seins tombent après un allaitement?


La question à se poser est : “Est ce le cas finalement?”

Et bien non, la ptôse mammaire et/ou seins tombants et vergetures associées, sont corrélées à un relâchement des tissus mammaires. Ce relâchement peut être dû au capital métabolique de la femme. Élasticité de la peau, hydratation, âge, système hormonal, habitudes alimentaires et hygiène de vie (tabac, alcool…).
Il peut être aussi dû aux variations de poids, qui impactent sur le tissu mammaire et conjonctif.

Une grossesse amène à de nombreuses variations comprenant l’ensemble de ces paramètres. Il est donc fréquent d’observer un changement de forme de poitrine, encore une fois, en fonction des paramètres métaboliques propres à la maman.

☝ “Oui mais la montée de lait  post-accouchement quand même ça fait des seins énormes, durs et gonflés, est ce que ça ne participe pas au relâchement des tissus?”

Alors effectivement, le système lymphatique et sanguin et en sur production, la lymphe stagne dans les tissus, la circulation veineuse ralentit et un oedeme se crée (bien que pas systématique en fonction de mise en place de l’allaitement). En gros tout le corps se met en ébullition, les hormones s’affolent les glandes communiquent et c’est l’activation de la lactogenese stade II, le fameux passage du colostrum au lait maternel.
Donc oui, ça donne des seins tendus sur un laps de temps relativement court, en fonction des mamans et du drainage du sein qui permet de réguler les taux hormonaux au fur et à mesure.
Mais est ce suffisant pour “déformer” une poitrine au point de créer un début de ptôse ou un changement de poitrine signicatif.
Clairement la réponse est non. Ça peut éventuellement participer à la ptôse ou poitrine tombante si c’est associé aux autres facteurs métaboliques énoncés ci-dessus.

Le mythe des seins déformés après l’allaitement

Alors mesdames si la seule raison pour laquelle l’allaitement ne semble pas envisageable est qu’il risque de déformer votre poitrine, sachez que cet argument est un mythe et non une réalité scientifique.

D’ailleurs à partir du XVII ème siècle ce type de mythe était véhiculé, accompagné de nombreux autres tels que : “le colostrum est à jeter à remplacer par un jeûne et de l’eau sucrée”, “les rapports sexuels peuvent gâter le lait”, “il est nécessaire de ne pas répondre aux besoins des bébés afin qu’ils ne cèdent pas à de mauvaises habitudes”. Et les nourrices ont eu un énorme succès, en partie pour toutes ces raisons.

C’est pourquoi le mythe des seins qui se déforment à cause de l’allaitement perdure dans les esprits. Malheureusement on ne fait pas fuir les mythes même par la plus logiques des explications scientifique et biologique, mais par sa propagation en masse 😉 Alors semons des graines ❤

Marina Boudey conseillère en allaitement Lact’essence, en présentiel dans en Ardèche et en visio quel que soit votre lieu de vie.

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Marina Boudey
Lact'essence

Je suis Marina Boudey, j’ai créé Lact’essence en 2021. Je suis maman d’un petit Milo né en 2019, encore allaité aujourd’hui.

Notre parcours d’allaitement n’a pas été simple : né par césarienne programmée, des difficultés sont apparues dès le début.

Des freins restrictifs identifiés assez tardivement, de nombreux doutes, peu d’accompagnement et beaucoup de culpabilité m’ont amenée à me former pour devenir conseillère en allaitement.

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