Le stress inhibe la lactation. Oui mais comment? đ€
Tout est une une question d’hormones qui impactent d’autres hormones dont celles responsables de la crĂ©ation du lait (prolactine) et de son ejection (ocytocine). Mais qui impacte aussi au niveau du systĂšme nerveux central qui permet Ă©galement de reguler le fonctionnemment de la glande mammaire (vasoconstriction des vaisseaux sanguins, stimulation des cellules mammaire, augmentation du tonus canalaire). Nous en sommes qu’aux balbutiements de la comprĂ©hension hormonale entourant la lactation.
Le stress est un terme global, difficilement mesurable. Mais on sait que des hormones sont libĂ©rĂ©es tel que le cortisol, les catecholamines, la vasopressine et plus encore… Le stress ne peut pas ĂȘtre rĂ©duit seulement au cortisol mais il est en lien indirect avec de nombreuses interfĂ©rences avec l’allaitement.
Lorsqu’on est dĂ©primĂ© ou trĂšs stressĂ© on peut avoir nos hormones du bonheur comme la sĂ©rotonine, Ă des taux bas. Une Ă©tude a montrĂ© que la prise d’anti-depresseurs, permet de remonter ces taux de sĂ©rotonine, permet Ă©galement de faire remonter les taux d’ocytocine. Ce qui permet donc une Ă©jection du lait effective. Ainsi la corrĂ©lation d’un taux de sĂ©rotonine haut associĂ© Ă un taux d’ocytocine haut Ă pu ĂȘtre Ă©tabli.
Lorsqu’on est stressĂ© le corps dĂ©ploie plein d’hormones pour nous calmer, dont les endorphines qui, a des taux hauts, peuvent interfĂ©rer avec l’ocytocine et la prolactine notamment. Et donc avec la crĂ©ation et l’Ă©jection du lait. Il dĂ©ploie aussi de l’ocytocine c’est pourquoi il est possible de ressentir des picotements comme quand le bĂ©bĂ© tĂšte, ressentir donc le rĂ©flexe d’Ă©jection. Lorsqu’on est heureux nos taux d’ocytocine sont hauts, et justement il permet de maintenant le taux de cortisol assez bas.
Une Ă©tude sur les vaches laitiĂšres Ă montrĂ© que le corps, en situation de stress, Ă©lĂšve la glycĂ©mie et donc davantage d’insuline est libĂ©rĂ©e, crĂ©ant donc une rĂ©sistance Ă cette insuline et interferant avec la prolactine. La montĂ©e de lait peut ĂȘtre retardĂ©e et si la lactation est Ă©tablie elle peut ĂȘtre ralentie.
Le cortisol va influer sur des hormones thyroĂŻdiennes dont la T3, qui vont elle-mĂȘme interfĂ©rer avec la prolactine et potentiellement rĂ©duire la production lactĂ©e.
Lorsque les hormones du stress impactent la production de lait et donc la prolactine, il peut y avoir un temps de latence de 8 Ă 12h.
De ce fait il possible de vivre un stress intense et de voir sa lactation impactĂ©e plus tard. Du coup si un stress n’impacte pas forcĂ©ment la production mais juste l’Ă©jection du lait, le lait stagne dans les acinus (oĂč est stockĂ© le lait maternel), et une protĂ©ine s’active pour demander larret de la production (voir article FIL sur lact’essence) VoilĂ toute la complexitĂ© hormonale entourant le lien entre le stress et la production lactĂ©e.
Qu’il agisse au niveau de la production ou de l’Ă©jection, le stress n’est pas un ami de l’allaitement. C’est pourquoi le rĂŽle d’une professionnelle en allaitement est de vous dĂ©tendre en parallĂšle de la prise en charge des problĂ©matiques d’allaitement. Car il suffit d’un petit rien de confiance en soi et de dĂ©tente pour permettre une magistrale ejection et production de lait đ et quoi qu’il arrive, quel que soit le stress et son intensitĂ© il est toujours possible de relancer la lactation en se dĂ©tendant et en mettant bĂ©bĂ© au sein. Il n’y a jamais rien de dĂ©finitif đ€
https://www.cairn.info/revue-enfance2-2017-4-page-429.htm
https://www.researchgate.net/publication/12094640_Effects_of_Stress_on_Lactation
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3079864/
Marina Boudey conseillĂšre en allaitement en prĂ©sentiel dans le Sud de l’ArdĂšche ou en visio dans toute la France.