Les mères appartenant à la communauté LGBTQ+ qui désirent allaiter peuvent se retrouver en difficulté tant sur le plan psychologique que physique. Cet article permettra d’aborder l’allaitement de façon globale.
Définition du sigle LGBTQIA2S+
L et G: Lesbienne et Gay, homosexualité. Les personnes qui ont une attirance exclusive pour les personnes de même sexe.
B: Bisexualité. Les personnes qui ont une attirance pour plusieurs genres.
T: Transidentité. Personnes dont l’identité de genre n’est pas en accord avec le sexe.
Q: Queer. Les personnes dont les identités sexuelles et de genre sont en dehors de la norme sociale.
I: Intersexe: les personnes qui sont nées avec des organes génitaux qui ne correspondent pas au type “mâle” ou “femelle”.
A: Asexuel. Les personnes qui ne ressentent pas d’intérêt pour le sexe et souvent ayant une absence d’orientation sexuelle.
2s: ou Bispiritualité. Personnes qui s’identifient comme à la fois masculin et féminin.
Le terme non-binaire sera un terme global pour les personnes dont le genre n’est pas défini par le “masculin” ou “féminin”, donc en dehors de ces termes dits binaires.
Le tterme Pansexuel est utilisé pour définir les personnes attirés par des personnes indépendamment de leur genre.
Le terme cisgenre est souvent utilisé pour définir les personnes dont le genre et l’orientation sexuelle sont les mêmes que ceux assignés à la naissance.
L’aspect psycho-social
Les personnes de la communauté LGBTQ+ ont souvent été sujettes à une stigmatisation et une discrimination par le corps médical, essentiellement par manque de connaissance, ou parfois par jugement de valeur. De ce fait, les soins et les violences médicales, qu’elles soient d’ordre psychologique ou physique, font partie intégrante de l’Histoire de la communauté.
Pour rappel, aux États-Unis ce n’est qu’en 1973 que l’homosexualité a été retiré du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). En France c’est seulement en 1992 que l’homosexualité a été retiré du classement des maladies psychiatriques. Et l’OMS a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990, alors que la transidentité fût retiré à peine en 2018.
Heureusement, la progression et la volonté inclusive des professionnels de santé permettent de faire avancer les prises en charge positivement. Cependant, il reste nécessaire de prendre en considération cet historique pour adapter le discours et l’attitude lors de l’accompagnement à l’allaitement des personnes de cette communauté.
La personne appartenant à la communauté LGBTQ+ doit créer son propre cheminement entre son sexe (l’aspect anatomique), son genre (le rôle social), et son identité de genre (comment la personne se perçoit). Le rapport au corps et à sa perception est complexe, que la personne soit en cheminement ou parfaitement sûre de son identité de genre.
L’allaitement peut donc être parfois une source d’angoisse, au-delà du point de vue fonctionnel.
Il est important de prendre en considération cet aspect psychologique lié à sa propre perception de genre et d’identité de genre.
Adapter son langage
Lors de la prise en charge autour de l’allaitement, les professionnels devraient pouvoir demander quel pronom utiliser pour s’adresser à la personne qui allaite (il/elle , eux…) et si la personne qui allaite souhaite utiliser des termes spécifiques au parentage et non à la personne (père/mère/parents …).
Le langage utilisé d’un point de vue anatomique peut parfois mettre mal à l’aise ou engendrer une dysphorie, ou recrudescence de la dysphorie*¹ de genre. Les termes comme seins, allaitement au sein… peuvent créer des troubles et être remplacés par alimentation / nourrir sur poitrine par exemple.
Cette modification de langage a été demandée aux professionnels de santé à l’encontre de toutes les personnes, faisant partie ou non de la communauté. Ceci afin de permettre un discours inclusif.
Le problème de cette proposition, comme l’a souligné une tribune qui a été écrite pour le Frontiers in Global Women’s Health en 2022, c’est que le discours, à priori inclusif, peut négliger la Femme en général, et donc sa condition. Modifier le vocabulaire de façon globale peut invisibiliser sa personne, la déshumaniser ou lui retirer la valorisation de sa personne.
Ainsi, cette adoption de langage permettant de devenir inclusive pour la communauté LGBTQ+, pourrait potentiellement ne plus l’être pour la Femme en général.
De ce fait, il est préférable pour tous les professionnels entourant la périnatalité et l’accompagnement à l’allaitement, de demander à la personne si cette dernière désire un emploi de langage spécifique. Poser ce type de question est une marque de considération et de volonté d’inclusion des personnes de la communauté LGBTQ+.
Envisager l’allaitement d’un homme transgenre
- Sous traitement hormonal mais sans chirurgie mammaire
Par définition, un homme transgenre est une personne née de sexe féminin ayant eu recours à une transformation d’ordre masculine, souvent par l’emploi d’un traitement hormonal incluant la prise de testostérone. Il permet de modifier les caractéristiques sociales féminines vers des traits masculins visibles en modifiant la voix (ton plus grave) et la pilosité notamment. Il permet aussi de modifier les cycles ovariens en stoppant l’ovulation et créant donc une aménorrhée.
La prise de testostérone doit être interrompue au moins 8 à 12 mois avant qu’il n’y ait un retour de l’ovulation, elle restera interrompue durant la grossesse du fait des effets tératogènes*² sur le fœtus.
Lors de l’allaitement, la prise de testostérone ne sera pas reprise. Il n’y a pas de consensus scientifique sur le fait qu’elle soit délétère lors de l’allaitement, tant pour la lactation (avec l’interférence d’hormones liées à la lactation comme la prolactine, l’insuline et l’hydrocortisone) que pour le passage hormonal dans le lait maternel et donc de l’incidence potentielle pour le bébé.
Une étude de 2022 a néanmoins fait mention que la dose de testostérone que l’enfant recevait était inférieure à 1% sans effets secondaires observables, mais l’étude a été faite sur une seule personne, le bébé avait 13 mois et les effets secondaires n’ont pas été surveillés sur une longue période. Une autre étude faisait aussi mention d’un faible passage dans le lait maternel.
Les conséquences d’un arrêt de la testostérone peuvent être une recrudescence de la dysphorie, à cause du changement physique induit par cet arrêt mais aussi la grossesse (augmentation taille des hanches, changement au niveau de la poitrine, moins de pilosité … ).
Cette dysphorie peut aussi s’amplifier durant l’acte d’allaitement, tant par la propre perception de l’homme transgenre que par l’entourage qui perçoit à nouveau des traits féminins pouvant créer la confusion.
La personne n’ayant pas eu recours à la chirurgie mammaire pourra être pressée d’avoir recours au binder / serre-poitrine (acte de se bander les seins par compression). Cependant, il est déconseillé de le pratiquer au risque de créer un engorgement mammaire, voire une mastite et risquer, à terme, un abcès et/ou de léser les canaux galactophores.
La dysphorie peut impliquer un sevrage précoce de l’allaitement. C’est pourquoi il est important d’apporter un soin tout particulier aux hommes transgenres allaitants afin d’adapter le projet d’allaitement selon l’état émotionnel. Parfois le tire-allaitement peut être une solution envisageable pour réduire la dysphorie.
À contrario, chez certains hommes transgenre, l’allaitement peut permettre de trouver un intérêt à leur poitrine et donner un sens à un corps qui n’est pas lié à leur identité de genre.
- Sous traitement hormonal et avec une chirurgie mammaire
Les hommes transgenres qui ont fait une chirurgie de masculinisation de la poitrine peuvent avoir des difficultés lors de l’allaitement. Le degré de difficulté peut être corrélé à la nature de l’intervention. Il faudra s’assurer que la glande mammaire a été préservée etque la zone aréolaire n’a été ni modifiée ni déplacée. La zone péri-aréolaire sollicite les nerfs qui sécrètent des hormones liées à la lactation. De plus, sous la zone mamelonnaire se trouve l’ensemble des canaux galactophores, dont il faut s’assurer qu’ils ne sont pas lésés, voire sectionnés. Bien que certains chirurgiens garantissent un résultat optimal pour la préservation de la glande mammaire, il n’est pas possible de prédire le résultat final. Au besoin, vous pouvez lire mon article sur les chirurgies mammaires ici.
Il faut savoir que chaque grossesse permet une régénérescence cellulaire et nerveuse, donc même si la glande mammaire ou la zone nerveuse a été lésée, l’allaitement reste envisageable. Il ne le sera peut être pas de façon exclusive et nécessitera peut-être des compléments de lait artificiel qui pourront être donnés grâce à un DAL (dispositif d’aide à la lactation) pour favoriser la mise au sein, ou dans un autre contenant. Il sera aussi nécessaire d’être attentif aux risques d’engorgements, ce qui peut induire une incitation à l’auto-palpation et à l’écoute des sensations dans la poitrine. Qui peut amplifier la dysphorie, d’où la nécessité d’apporter une écoute attentive et un suivi régulier à l’homme transgenre.
Induire la lactation chez un homme transgenre
- chez un homme transgenre qui porte le bébé.
Il s’agira d’un allaitement classique. La surveillance se fera en fonction de si l’homme transgenre a eu une chirurgie mammaire ou pas.
- Chez un homme transgenre qui ne porte pas le bébé.
Dans ce cas, il sera nécessaire d’induire la lactation en jouant sur la stimulation hormonale par l’emploi potentiel d’oestroprogestatif (pilules contraceptives) ou seulement par des progestatifs micronisés et par l’emploi de molécules détournées en usage galactogène (dompéridone, métoclopramide).
Les galactogènes qui ne sont pas de synthèse pourront également être utilisés. Je les appellerai galactogènes phytothérapiques (chardon béni, moringa, fenouil, malt, amandes…).
En parallèle, la stimulation physique sera importante, en utilisant soit l’expression manuelle et / ou un tire-lait de façon régulière (avec la taille de téterelles adaptée, un tire-lait de qualité hospitalière et une routine de tirage). Il s’agira d’un protocole en 4 étapes.
Envisager l’allaitement d’une femme transgenre
- Sous traitement hormonal mais sans chirurgie mammaire
Par définition une femme transgenre est une personne née de sexe masculin ayant eu recours à une transformation d’ordre feminine, souvent par l’emploi d’un traitement hormonal incluant la prise d’oestrogenes, de progestérone et de médicaments permettant d’inhiber la testostérone circulante et dans les tissus. Ce traitement permet de modifier les caractéristiques sociales masculines vers des traits féminins visibles en modifiant la voix (ton plus aiguë) et en réduisant la pilosité.
Le traitement hormonal permet aussi un développement de la glande mammaire (développement lobulo-acineux) et une augmentation du tissu mammaire, sa croissance maximale sera atteinte 2 ans après la prise hormonale. Cependant les changements les plus importants interviennent 6 mois après la prise de traitement hormonale. L’aspect de la poitrine restera immature et plus petit que chez les femmes cisgenres.
- La lactation peut également être envisagée sous traitement hormonal et avec une chirurgie mammaire
La transformation mammaire fait partie du processus de féminisation, il est donc possible que les femmes transgenre décident de procéder à une augmentation mammaire.
L’aspect de la poitrine pourra cacher une glande mammaire partiellement développée par le traitement hormonal, il sera donc nécessaire d’être vigilant sur ce point.
Point communs aux chirurgies mammaires pour les hommes et femmes transgenres
Si la zone péri-aréolaire a été modifiée, il est possible que le mamelon ne soit plus aussi étirable et flexible, dans ce cas l’emploi des bouts de seins peut être nécessaire.
Si le mamelon n’arrive pas à s’étirer assez loin dans le bout de sein, il sera possible d’étirer le mamelon à la main grâce à des techniques de pincements ciblées (indolores), et/ou de guider le sein vers la bouche de bébé (prise asymétrique du sein par exemple), voir l’usage de certains outils pour permettre d’étirer le mamelon avant la prise au sein (niplettes, technique de la seringue inversée).
Plusieurs solutions existent mais leur mise en place nécessite un accompagnement et une présence régulière pour aider les familles dans la mise en place de cet allaitement.
Induire la lactation chez une femme transgenre
Une seule étude datant de 2018 fait mention d’une femme transgenre qui a pu allaiter son bébé de façon exclusive durant 6 semaines. La femme avait 30 ans et prenait son traitement hormonal depuis 6 ans. Ses seins ont été évalués au stade 4 de Tanner, c’est-à-dire que le développement du tissu mammaire est effectif, avec une aréole et un mamelon développé mais qui se surélève encore. Le stade 5 de Tanner représente celui d’une poitrine totalement développée avec l’aréole qui n’est plus surélevée mais au même plan que le sein. Le stade 4 de Tanner implique donc un développement confortable pour l’initiation de la lactation.
Pour ce fait, un protocole à été mis en place incluant la prise d’oestradiol, de progestérone et de dompéridone en galactogène. Le tire-lait a été utilisé de façon régulière. Il s’agit du même protocole utilisé pour induire l’allaitement chez un homme transgenre nullipare.
Dans un premier temps, les taux d’oestradiol et de progestérone ont été augmentés significativement afin de reproduire les taux que l’on observe lors d’une grossesse. Dans un second temps, la dompéridone a été utilisée pour stimuler la prolactine, qui permet la synthèse du lait. Dans un troisième temps, le tire-lait a été utilisé en supposant qu’il augmenterait la prolactine et l’ocytocine par stimulation. Enfin, les taux d’oestradiol et de progestérone ont été réduits, pour correspondre aux taux observés lors d’une naissance.
Le tire lait a d’abord été utilisé 5 min par sein, et progressivement à raison de 6 fois par jour. La domperidone, la progestérone et les œstrogènes ont été augmentés progressivement avant d’être abaissés, selon le protocole en 4 étapes.
En 3 mois et demi, la femme transgenre allaitait son bébé exclusivement. La croissance du bébé était considérée comme normale pour son âge (critère de croissance, alimentation et habitudes intestinales). Elle a introduit une préparation commerciale pour nourrisson par peur du manque de lait. Et a continué d’allaiter de façon mixte son bébé jusqu’à 6 mois au moins avec le même régime médicamenteux, l’étude s’arrêtant au contrôle des 6 mois.
Tout le long de l’allaitement, la femme transgenre a continué son traitement hormonal (spironolactone), qui, selon le protocole ABM est admissible avec l’allaitement.
- Observations :
La femme transgenre aurait peut-être pu continuer de façon exclusive son bébé si elle avait reçu le soutien d’une professionnelle de l’allaitement. Celle-ci aurait permis d’expliquer l’ajustement hormonal se produisant dans cette fenêtre des 4/6 semaines qui peut donner la sensation de seins mous et d’un manque de lait. Avec la surveillance accrue des signes cliniques du bébé, il aurait été admis d’essayer de poursuivre l’allaitement de façon exclusive.
- La différence entre la littérature scientifique et les témoignages – la réalité
Si l’étude datant de 2018 est l’unique donnée scientifique énonçant le cas d’un allaitement d’une femme transgenre, il semble qu’il ne soit pas un cas isolé.
En creusant l’information sur internet, un article de Katelyn Burns, journaliste indépendante et femme transgenre fait mention de trois témoignages d’allaitement de femmes transgenre Elle met aussi en lumière d’innombrable témoignages sur les forums et les réseaux sociaux.
Les femmes transgenre de ces témoignages ont utilisé le protocole médicamenteux et physique, avec le tire-lait, pour initier leur lactation avec succès.
Katelyn Burns le mentionne dans son article :
“Dès 2010, le Dr Christine McGinn, une chirurgienne trans qui se spécialise dans la chirurgie de changement de sexe, est apparue dans l’émission d’Oprah Winfrey dans un segment sensationnaliste qui a révélé qu’elle avait à la fois engendré ses enfants et était le seul parent à les allaiter “
Finalement, la mise en lumière de cette étude de 2018 a surtout fait réagir la communauté par sa publication tardive.
La co-lactation
La co-lactation est définie par le partage de l’allaitement par les deux partenaires.
Quelle que soit la personne qui porte le bébé, le projet d’allaitement peut être initié par les deux partenaires, en suivant les protocoles de lactation induite pour le partenaire qui n’est pas enceint(e).
La lactation induite – les protocoles
- La plus connue et la plus répandue est la méthode du protocole régulier de Newman-Goldfarb :
Le protocole commence 6 mois avant la naissance.
Il implique l’utilisation d’oestrogènes et de progestérone à l’aide d’une pilule oestro-progestative à des taux graduellement augmentés comme ceux observés lors d’une grossesse.
À 6/8 semaines avant la naissance, l’arrêt des oestro-progestatifs est conseillé pour abaisser les taux des œstrogènes et progestérone, comme ceux observés lors d’une naissance.
En parallèle, la prise d’un galactogène de synthèse est faite de façon ininterrompue jusqu’après la naissance (à la naissance, il est proposé de réduire voire d’arrêter en observant l’impact sur la production lactée. Si la production est impactée il est conseillé de reprendre le galactogène au dosage habituel).
À 6/8 semaines avant la naissance, les tirages au tire-lait sont conseillés de façon régulière (chaque 3h, à basse puissance) ainsi que la prise de galactogènes phytotherapiques (chardon béni, moringa, fenouil…).
À 4 semaines avant la naissance, les cycles de tirages gagnent en puissance et un tirage de nuit est fortement conseillé.
À la naissance, seul le galactogène de synthèse est poursuivi au besoin et les tirages ne sont plus nécessaires avec une mise au sein à la demande du bébé.
- Le protocole alternatif de J.Newman
Il implique de commencer 1 an avec la naissance avec l’emploi d’un galactogène de synthèse, ainsi que des galactogènes phytotherapiques mais il exclut l’utilisationd’oestrogènes ou de progestérone.
L’utilisation du tire-lait et les dosages restent les mêmes que pour le protocole régulier.
- Le protocole sans œstrogènes
Il implique le même protocole que celui de Newman-Goldfarb mais en remplaçant la pilule oestro-progestative par de la progestérone micronisée.
- Le protocole Avery
Il implique d’être commencé un mois avant la naissance, seulement grâce à la stimulation aréolo-mamelonnaire (par le tire-lait, l’extraction manuelle, la stimulation par le/la partenaire…).
À la naissance, l’emploi d’un DAL est conseillé pour donner des compléments (préparation commerciale pour nourrisson ou lait maternel tiré) en stimulant la lactation au sein. Il est ensuite conseillé de réduire progressivement les compléments à mesure que la lactation augmente.
- Le protocole au tire-lait
Il implique d’être commencé à 2 mois et demi avant la naissance, grâce à la stimulation aréolo-mamelonnaire (par le tire-lait, l’extraction manuelle, la stimulation par le/la partenaire…).
À 6 semaines avant la naissance, le tire-lait est conseillé toutes les 2/3h, dont un tirage la nuit, en commençant à faible puissance.
À la naissance le tire-lait lait est poursuivie, l’emploi d’un DAL est conseillé pour donner des compléments (préparation commerciale pour nourrisson ou lait maternel tiré) en stimulant la lactation au sein.
- En conclusion
Le succès de la lactation induite tient énormément à la motivation de la personne allaitante et le choix du protocole peut se faire en fonction de son statut physiologique (nullipare, primipare ou multipare).
Quel que soit le statut physiologique de la personne, la lactation induite peut être envisagée. Il faut savoir que les littératures scientifiques et populaire indiquent de larges taux de réussite d’induction de la lactation.
Afin de maximiser les chances de réussites chez une femme transgenre il peut être préférable de la diriger vers le protocole régulier de Newman-Goldfarb.
Cette proposition peut être faite également pour un homme transgenre nullipare, voir le protocole alternatif de J.Newman.
Chez un homme transgenre primipare ou multipare les autres protocoles peuvent être envisagés avec un taux de réussite plus conséquents.
La proposition et l’usage des différents protocoles devra s’évaluer au cas par cas.
Il est d’une importance capitale que ces protocoles soient connus des professionnels de santé afin qu’ils puissent être proposés lors du projet de conception d’un enfant et/ou lors de l’annonce de la grossesse.
Il est aussi nécessaire qu’ils soient en lien avec des professionnel(le)s de l’allaitement capables de guider les personnes désirant allaiter dans leur projet.
Le point sur les galactogènes de synthèse
Aux États-Unis, la FDA (Federal Drug Administration) a émis un avertissement sur les risques d’arythmie cardiaque avec l’emploi d’un galactogène de synthèse, la dompéridone. Le Dr Jack Newman a dénoncé cet avertissement comme abusif au vu des observations de la FDA faites sur des cas témoins utilisant des doses conséquentes de ce galactogène. Or, ces dosages ne sont pas utilisés pour des lactations induites. Cependant il reste important de ne pas minimiser ces observations : en effet, si la personne souhaite utiliser cette molécule, il faudra qu’elle puisse être consciente des risques induits et de l’éviter si elle a des antécédents de maladies cardiaques.
En France, L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) met en garde contre son utilisation par des femmes allaitantes. L’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a émis une alerte sur l’emploi de cette molécule comme galactogène.
Cependant son usage n’est pas interdit.
Le Dr J.Newman a dénoncé également les risques liés à l’usage du métoclopramide, un autre galactogène de synthèse qui pourrait être lié à des risques de dépression.
Il existe d’autres molécules provoquant une galactorrhée, mais qui sont moins couramment utilisées et qui recueillent moins de données scientifiques dans cet usage.
Chaque galactogène de synthèse a une liste d’effets secondaires potentiels non négligeables. Il est donc nécessaire d’en parler avec un médecin qui puisse assurer un suivi médical en cas de prescription.
*¹ Tératogène définition Larousse:
Se dit d’un agent mécanique, chimique, physique ou microbien qui, appliqué à l’œuf ou à l’embryon en cours de développement, détermine des formes monstrueuses.
*² Dysphorie définition Larousse:
Trouble psychique caractérisé par une humeur oscillant entre tristesse et excitation.
Marina Boudey conseillère en allaitement en présentiel en Ardèche et en visioconference quel que soit votre lieu de vie.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fgwh.2022.818856/full
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34490813j/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6981677/#!po=23.7705
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7364529/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5779241/
https://www.asklenore.info/breastfeeding/induced_lactation/gn_protocols.shtml
https://www.ma-lactation-induite.com/preparer-votre-lactation-induite/les-differents-protocoles/